01 42 93 00 31 | 06 27 27 27 88 admin@lcavox.com

Il y a trois ans, le 29 décembre 2012, s’éteignait Jean Topart à l’âge de 90 ans. Comédien de théâtre, acteur de cinéma et de télévision, il fut surtout une grande voix connue et reconnue de tous pour ses doublages de films ou de dessins animés. L’occasion pour Profession Spectacle de s’arrêter sur le métier si particulier de voix-off et de doubleur. Exemples en Bretagne.

 GROS PLAN SUR… VOIX-OFF-BRETAGNE.FR

Qu’est-ce que c’est ?

Créé il y a presque quatre ans, en 2012, le site voix-off-bretagne.fr est né à l’initiative d’Éric Bouillon. Vidéaste, cameraman et chef-opérateur du son avec sa boîte de production Webcome, ce Breton est revenu s’implanter dans sa région à Rennes, après des années de travail à Paris sur la réalisation de documentaires en France et à l’étranger. À la recherche de voix-off pour ses différents projets, il se rend vite compte de la difficulté à en trouver. « Ce n’est pas qu’il y avait un manque de voix mais elles étaient très dispersées, explique t-il. Un peu à Brest, un peu à Nantes ou à Rennes Certaines personnes avaient leur site internet personnel mais d’autres n’avaient aucune visibilité ». Il décide alors de créer une plate-forme unique pour recenser les profils, une sorte d’annuaire de la voix-off en Bretagne.

Le concept prend rapidement. « Il y a deux possibilités. Soit les voix-offs ont déjà une maquette. Ils me l’envoient, je l’écoute puis il y a une sélection par rapport à la qualité de la voix. Soit les voix-offs peuvent passer un casting au siège de la société à Rennes en utilisant notre cabine de speak ». Aujourd’hui, le site recense une cinquantaine de voix. Pour chaque profil, on a accès à trois enregistrements en écoute, ainsi qu’une photo, quelques lignes de biographies et les coordonnées de la personne. « L’idée était de faciliter les rencontres entre l’offre et la demande. Je ne suis qu’un passeur de plat. Il n’y a pas de commissions sur les éventuels contrats décrochés grâce au site » insiste Eric Bouillon. « C’est l’inscription qui est payante : 60 euros si la personne a déjà sa maquette ou 100 euros pour l’enregistrement des voix dans notre studio. A cela s’ajoute 15 euros par an pour la présence sur le site. Et les castings pour ceux qui veulent se tester eux sont gratuits ».

training intensif voix off

Qui sont ces voix ?

La très grande majorité des voix-off recensées sont déjà des professionnels appartenant au monde du spectacle vivant et de l’audiovisuel, qu’ils aient suivi ou non une formation. « À peu près 80 % de pros contre 20 % de monsieur et madame Tout le monde, précise Eric Bouillon. C’est un complément de travail intéressant. À Paris, certains comédiens peuvent vivre uniquement de cela. En région, c’est plus compliqué même si, en Bretagne, il y a un réseau bien développé ». Les contrats décrochés sont soit facturés en tant qu’auto-entrepreneur, soit payés en cachet intermittent. Sur le site, on trouve des voix en français mais aussi en anglais, en allemand et « on recherche des voix en breton, en espagnol et surtout en chinois, une langue de plus en plus demandée ». Avis aux amateurs.

Qu’est-ce qu’une bonne voix ?

« Il y a toutes sortes de voix. On a tous une identité vocale différente et on ne recherche pas la même chose pour un documentaire de télévision, un reportage radio, une bande-annonce ou pour une publicité, détaille Eric Bouillon. Chaque voix-off a sa ou ses spécialités. Il faut bien sûr un bon timbre et une bonne diction. Dès la première seconde, on sent si ça marche et s’il se passe quelque chose. On doit ressentir des émotions tout de suite, même dans les silences. La voix, c’est comme un piano à queue. Il ne faut pas être monocorde ! »

Exemple avec Lionel Monier, comédien professionnel

Basé dans le Morbihan, Lionel Monier est comédien de théâtre et de fiction depuis plus de vingt ans ; il trouve dans la voix-off et le doublage un parfait complément à ses activités : « Je fais en moyenne une à deux piges par mois sur des projets souvent très variés. J’ai fait de la narration pour un documentaire historique pour France 3, mais aussi des doublages de fictions, des films institutionnels et des films d’entreprises, énumère t-il. Plus étonnant et méconnu, il y a ce qu’on appelle le ‘‘e-learning’’, à savoir des cours à distance. J’enregistre des exercices éducatifs pour des applications sur Smartphones ».

Autre domaine : l’audio-description pour la télévision. C’est un engagement du CSA en faveur des personnes aveugles et malvoyantes. « C’est une demande qui se développe beaucoup en ce moment. Les chaînes de télévision ont énormément de besoins en voix pour leurs programmes, explique Lionel Monier qui, pour ses contrats, est « payé sous le régime de l’intermittence. Le montant d’une prestation varie selon la convention collective, que ce soit pour le cinéma ou télévision. Pour les autres demandes, je demande 200 euros brut la demi-journée ou 250 euros la journée ».

SE FORMER AUX METIERS DE VOIX-OFF ET DU DOUBLAGE

Il existe de nombreux organismes de formation à la voix-off et au doublage. Un coup d’œil sur internet suffit pour s’en apercevoir mais est-ce vraiment nécessaire ? Oui, si l’on en croit les principaux intéressés : les comédiens.

Lionel Monier nous le confirme : « Il y a plusieurs styles de formation, explique t-il. Il y a des formations généralistes qui vont permettre d’apprendre à enregistrer une publicité, des textes radio, à poser sa voix derrière le micro. Il y a également des formations plus spécifiques sur les techniques du doublage, de la voix-off ou même de l’audio-description qui est en plein essor. C’est un métier vraiment particulier, un métier à part entière. Une formation permet de s’entraîner, sans s’exposer ni se griller. Car une fois un contrat décroché, il faut être efficace immédiatement sous peine de ne jamais être rappelé ! »

Les formations sont souvent des sessions courtes et intenses (une à deux semaines), en petit groupe d’une dizaine maximum ; la plupart se font à Paris. Les prix sont variables et peuvent rebuter : entre 1000 et 3000 euros ! « Oui, il faut avouer que la formation a un coût élevé, reconnaît Lionel Monier, mais il y a des aides possibles, à commencer par l’AFDAS pour les intermittents par exemple, qui peuvent prendre en charge une bonne partie des frais ».

 

Source : http://www.profession-spectacle.com/voix-off-et-doublage-des-metiers-a-part-entiere/

Aller au contenu principal