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Longtemps, les Français ont considéré le livre audio comme étant réservé aux non-voyants. Mais sur ce marché dominé par Hachette, de nouveaux acteurs comme la Fnac et Editis vont se lancer.

A l’instar des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la Suède ou de la Grande-Bretagne, un soudain tropisme se fait jour pour le livre audio en France. De nouveaux acteurs (comme la Fnac ou Editis) s’apprêtent à se lancer sur un marché dominé par Hachette (Audiolib). Gallimard et Amazon (Audible) sont déjà bien implantés et tant Apple (iTunes) que Google (Google Play Livres Audio) essaient de s’y faire une place.

Une effervescence rare dans le domaine morose de l’édition – dont les ventes ont légèrement baissé de 1,2 % l’an dernier à 4 milliards d’euros, selon l’institut GFK – qui tient au fait que ce micromarché semble très porteur, grâce à l’engouement pour les téléchargements numériques. Au niveau mondial, l’association des éditeurs audio l’estime à 2,1 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros), en hausse de 18,2 % par rapport à 2016.

« Livres parlants »

Selon Valérie Lévy-Soussan, PDG d’Audiolib, « dans le numérique, le marché français connaît une croissance à deux chiffres. Nos volumes globaux ont progressé de 50 % entre 2014 et 2017, grâce aux téléchargements de livres, qui ont été multipliés par 2,8, tandis que les ventes de CD se maintiennent ».

Il est possible d’écouter « Du côté de chez Swann », de Proust, lu par André Dussollier, sur son vélo ou en faisant de la course à pied

Pendant longtemps, les Français ont considéré que ces livres étaient réservés aux non-voyants, ou à ceux qui n’aimaient pas ouvrir un ouvrage. Mais ces préjugés tendent à disparaître doucement, et le marché reste à conquérir. Le nombre de titres enregistrés augmente, ce qui permet d’écouter Du côté de chez Swann, de Marcel Proust, lu par André Dussollier (Audible), ou La Chambre claire, de Roland Barthes, récitée par Daniel Mesguich (Audiolib), tout en faisant du vélo, de la course à pied ou en restant calé dans un canapé.

Les Editions des femmes-Antoinette Fouque avaient lancé la première collection en France de « livres parlants » lus par des comédiennes, dès 1980, avant que les Editions Thélème ne s’y mettent et que Gallimard ne commercialise en 2005 sa collection « Ecoutez lire ». Trois ans plus tard, Hachette a racheté à France Loisirs une structure qui allait devenir Audiolib, encore codétenue à 40 % par Albin Michel.

« Nous travaillons avec tous les éditeurs », explique Valérie Lévy-Soussan, qui sort une centaine de nouveautés par an. En équilibrant ses choix entre les livres plus exigeants, les polars, le grand public. Pour ses 10 ans, Audiolib va enregistrer les trois volumes du Seigneur des anneaux, l’œuvre culte de J.R.R. Tolkien, lue par Thierry Janssen. « Si un livre est vendu en papier à 3 500 exemplaires, il le sera en audio à 35 » prévient la patronne, en regrettant qu’il existe encore un plafond de verre pour un livre audio, à 40 000 exemplaires.

Source  : https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/03/17/le-livre-audio-nouveau-relais-de-croissance-pour-l-edition_5272529_3234.html

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